Depuis 2022, le marché européen du biométhane connaît une croissance soutenue, malgré la baisse des subventions publiques et des difficultés persistantes à réduire les coûts de production. Cependant, cette progression repose sur des facteurs incertains, soulevant des enjeux cruciaux pour les acteurs du secteur.
La crise énergétique de 2022-2023 a révélé que les prix bas du gaz naturel ne peuvent être garantis durablement, mettant en lumière le potentiel du biométhane pour renforcer la souveraineté énergétique de l’Europe. En réponse, l’initiative REPowerEU a fixé un objectif ambitieux de 35 bcm de biométhane d’ici 2030. Pourtant, entre 2022 et 2024, les fluctuations des prix, avec des baisses jusqu’à 100 % sur certains marchés, ont mis en évidence la fragilité des prévisions à long terme.
Dans le même temps, bien que les réglementations européennes RED II et RED III aient introduit des marchés de certificats attrayants pour la réduction des émissions, l’incertitude persiste quant à la pérennité de ces niveaux de prix. Les investisseurs doivent donc composer avec un environnement marqué par la volatilité.
La demande de biométhane, notamment dans les secteurs en quête de décarbonation (transport, industrie, bâtiments), reste prometteuse, mais l’engagement à long terme des consommateurs est loin d’être assuré. L’apparition de solutions concurrentes pourrait limiter leur « volonté à payer ».
Dans ce contexte, les développeurs de projets et leurs partenaires financiers font face à plusieurs défis :
- Identifier les marchés et consommateurs susceptibles d’acheter du biométhane à long terme, et à quels prix ;
- Négocier des contrats stables en dépit de la volatilité des prix ;
- Projeter les prix sur 15 ans pour sécuriser les financements et élaborer des business plans viables.
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